Relations lesbiennes ; Considérations psycho-médicales L’identité LesbienneOn observe facilement parmi la population lesbienne une divergence entre le genre ( le sexe selon le rôle social ) et les apparences. L'identité du genre est en relation avec le confort de la femme avec elle-même en tant qu’une personne féminine, sa capacité à s’identifier et se comparer avec les autres femmes, l'ampleur de son liberté de choix concernant les activités féminines. Le lesbianisme est la préférence d’une femme pour les femmes pour répondre aux aspirations psychologiques inconscientes et à son inconfort face à l’idée de partager son intimité avec le sexe opposé.
Certaines identités lesbiennes demeurent une construction difficile, car l’identité sexuelle lesbienne est fluide. Ce n’est pas rare que les rapports lesbiens soient une étape dans la vie d’une femme ( hétérosexuelle, puis lesbienne, puis hétéro) ou une expérimentation, ou un vrai attachement sous forme de bisexualité.
Les Attitudes anti – masculinesQuelques lesbiennes éprouvent des sensations négatives et des conflits intérieurs concernant les hommes. Cependant les études confirment que les relations difficiles ou la frustrations des hommes ne sont pas à l’origine de l’homosexualité lesbienne, ils peuvent encourager une sexualité lesbienne déjà présente.
Certaines lesbiennes hostiles au genre masculin ( le sexe masculin dans son rôle social ) ont trouvé durant les années 60-80 dans le féminisme radical l’écho de leurs idées. Ce féminisme radical considérant les femmes comme compétentes et désirables, et les hommes comme inférieurs et inutiles était présent durant un moment historique où le mouvement lesbien a trouvé dans les mouvements de libération de la femme un allié. Cependant cette alliance hétérogène n’a pas duré. Le féminisme lesbien radical continue actuellement à être exprimé par les lesbiennes d’un certain âge mais minoritaires. Les jeunes lesbiennes ont tendance à adopter des attitudes moins radicales, et de vivre une sexualité plus festive et plus ouverte.
Du point de vue sexologique, il n’est pas rare de trouver chez les lesbiennes de longue durée une réelle aversion hétérosexuelle même sans les attitudes anti – masculinité. Dans ce cas, les relations de la lesbienne avec les hommes sont amicaux mais sans désir sexuel.
Considérations psycho-médicalesLa consultation d’une patiente lesbienne pose des questions particulières au corps médical: les consultations pour dépression ou anxiété peuvent avoir certaines particularités. L’anxiété de séparation peut être présente, faible estime de soi, et relations abusives peuvent aggraver la dépression ou les plaintes psychosomatiques.
Concernant la psychothérapie, la relation thérapeutique entre thérapeute femme et patiente femme peut poser de sérieuses questions sur un éventuel transfert érotique exigeant le respect d’une distance nécessaire entre la patiente et la thérapeute. Cette question est largement débattue dans la littérature psychanalytique et les règles sont définies. L’idée que certaines lesbiennes fantasment sur les femmes médecins est anecdotique et ne mérite pas une attention particulière.
A noter
Du point de vue sexologique, il n’est pas rare de trouver chez les lesbienne de longue durée une réelle aversion hétérosexuelle même sans attitudes anti – masculinité. Dans ce cas, les relations de la lesbienne avec les hommes sont amicaux mais sans désir sexuel.
Le soutien moral est indispensable dans toute consultation médicale ou psychologique afin de lutter contre la dépression et contre l’anxiété qui sont fréquentes chez les lesbiennes.
- Il est utile de rappeler que les facteurs de risque associés au style de vie lesbien sont plus nombreux que chez les homosexuels masculins. Dans une étude récente (Lindley, 2003) , portant sur 927 lesbiennes, homosexuelles et bisexuelles, le risque de suicide est de 62,1% chez les lesbiennes et de 58,2% chez les hommes homosexuels, alors qu'il n'est que de 29,2% chez les femmes et 28,8% chez les hommes hétérosexuels .
Les études montrent aussi que les lesbiennes fument plus que la moyenne ; L’abus de substance est plus fréquent que chez les homosexuels.
Les relations saines sont associées avec des niveaux de honte moins élevés, l’anxiété et les relations abusives et fusionnelles sont plus fréquentes dans les couples souffrant de cette honte.
La désapprobation de société, demeure la source possible de ces facteurs de risque, selon la plupart des études, les lesbiennes ont tendance à faire leur auto-révélation ( coming out ) plus tardivement que les homosexuels masculins. Elles souffrent des pressions sociétales, et se trouvent en cas de problème sans réel soutien.
Réf :Lindley L : Risk Factors Associated with Lesbianism May Be Higher than with Gay Men. The Advocate February 18, 2003.
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