Comment réagir face un(e) jeune homosexuel-le...
Comment reconnaître un-e homosexuelle ?
L'homosexualité n'est pas quelque chose que l'on peut détecter simplement en regardant une personne. De plus, les jeunes homosexuels, qui ont bien souvent peur du rejet, tendent à cacher leur orientation sexuelle. Il faut également se méfier des stéréotypes : un garçon légèrement efféminé pourra très bien être hétérosexuel, une jeune fille ayant les cheveux très courts n'est pas nécessairement lesbienne. Ainsi, on ne peut pas la plupart du temps deviner qu'un-e élève est homosexuel-le.
J'ai remarqué un-e élève particulièrement mal dans sa peau. Je pense qu'il/elle pourrait être homosexuel-le. Comment aborder la question ?
Il faut tout d'abord éviter de poser des questions de façon trop directe. Parler à un jeune homme ou une jeune fille de son homosexualité alors qu'il/elle ne s'est pas encore identifié-e comme tel-le pourrait accentuer le sentiment d'homophobie intériorisée. Obliger un-e élève à faire des « aveux » serait également brutal. Se montrer ouvert-e tout en abordant la question de manière indirecte semble être la façon la plus simple d'agir. Par exemple, demander si il/elle a des peines de cœur. Il est également important de souligner le caractère confidentiel d'un entretien avec vous, afin de mettre l'élève en confiance. Mettre en évidence une affiche ou des brochures traitant de l'homosexualité est également un moyen simple de faire sentir à l'élève que vous n'avez pas de préjugés sur la question.
Un-e élève dont je sais qu'il/elle est homosexuel-le traverse une période difficile. Dois-je l'envoyer chez un-e psychologue ?
Les psychologues peuvent parfois être d'une grande utilité, cependant grand nombre d'entre eux ne sont pas très ouverts sur la question de l'homosexualité. Il n'est pas nécessaire d'envoyer systématiquement les jeunes homosexuels chez un-e psychologue. Lui faire comprendre qu'il n'y a aucun problème à être homosexuel peut l'aider beaucoup plus qu'une consultation. Si l'élève manifeste le besoin « d'en discuter avec quelqu'un », vous pouvez lui donner le numéro de la ligne Azur, ligne d'écoute spécialisée et anonyme animée par des psychologues professionnels, ou le diriger vers une association où il pourra rencontrer d'autres homosexuels.
Un-e élève m'a parlé de son orientation sexuelle, mais je ne me sens pas à l'aise avec ces questions. Que faire ?
Révéler son orientation sexuelle à un membre du personnel éducatif est très souvent extrêmement difficile pour un-e jeune. Même si vous-même n'êtes pas à l'aise pour parler d'homosexualité, vous devez faire sentir à l'élève que vous ne le jugez pas. Vous pouvez tout simplement lui dire que vous n'avez pas de formation sur ces questions ou que vous ne vous sentez pas suffisamment compétent-e pour en parler, et lui proposer de contacter la ligne Azur ou une association d'homosexuels.
Dois-je mettre les garçons homosexuels et bisexuels particulièrement en garde contre les maladies sexuellement transmissibles et le VIH ?
Chez les jeunes gays et bisexuels, le risque d'infection par le virus du SIDA ou d'autres maladies sexuellement transmissibles peut être plus élevé. N'hésitez pas à donner des recommandations pratiques et insistez sur l'utilisation de gel lubrifiant à base d'eau. Les jeunes homosexuels ou bisexuels ont peu d'occasions de parler de sexualité avec leurs camarades et doivent bien souvent se débrouiller seuls, c'est pourquoi des recommandations supplémentaires ne sont pas superflues. Si vous ne maitrisez pas bien ces questions, n'hésitez pas à contacter Sida Info Service (www.sida-info-service.org, tel : 0800 840 800) ou l'association Aides (www.aides.org, tel : 0820 160 120) qui proposent des brochures à destinations des garçons homosexuels.
Les lesbiennes sont-elles également soumises au risque de maladies sexuellement transmissibles ?
Même si le risque de contagion est plus faible chez les lesbiennes, il n'est pas négligeable. Le sexe oral pendant les règles et l'utilisation d'objets sexuels font partie des possibilités de transmettre ces IST. Un autre risque est celui de transmettre une infection ou une maladie contractée lors d'un contact hétérosexuel précédent. De nombreuses lesbiennes pensent, à tort, qu'elles ne s'exposent à aucun risque. Bien souvent, les jeunes lesbiennes négligent les consultations chez le gynécologue et pour cette raison sont beaucoup plus susceptibles de contracter des cancers tels que cancer du sein ou du col de l'utérus